MIPIM - The Global Urban Festival
10-14 mars 2025
Palais des Festivals, Cannes

Michaël Delafosse - Maire & Président de Montpellier Méditerranée Métropole : « Nos villes doivent dire des choses au monde » 

Président de la métropole qui a gagné le plus d’habitants depuis 2010, maire de la Ville de Montpellier qui se distingue par d’ambitieux projets architecturaux et passionné d’histoire et de géographie… rencontre avec Michaël Delafosse.

 

Montpellier est l’aire urbaine qui gagne le plus d’habitants, qu’est ce qui fait son attractivité ? 

La Métropole de Montpellier connaît une dynamique extrêmement forte sur le plan économique. Si vous regardez la série Un si grand soleil sur France 2 ou bien si comme 9 millions de personnes vous êtes allé voir le Comte de Monte Cristo au cinéma, vous comprenez que les industries culturelles et créatives sont devenues une véritable marque de fabrique de notre territoire. Nous attirons également de plus en plus d’entreprises spécialisées dans les énergies et l’environnement au sens large, notamment avec l’arrivée du siège d’EDF Renouvelables. Enfin, la « MedTech » se développe de plus en plus avec un écosystème fort de startups, de laboratoires et de grands groupes qui développent des innovations de pointe dans le secteur de la santé. Et disons-le, nous avons aussi la chance d’offrir un cadre de vie exceptionnel au bord de la Méditerranée.

 

Comment créer les conditions d’accueil de ces nouvelles populations ?

Ce fort essor démographique doit être accompagné par le développement massif des infrastructures de transport en commun. Nous inaugurerons le premier bus-tram en mai, l’extension du tramway en octobre et la 5ème ligne de tramway en décembre. Nous investissons dans les transports d’une part, et nous déployons leur gratuité d’autre part. Le deuxième point évident, c’est le logement. Notre projet urbain est volontariste pour accueillir de futurs habitants et accompagner les parcours résidentiels des habitants du territoire en exploitant nos nombreuses réserves foncières.

 

Quelle est la grande priorité pour nos villes selon vous ? 

Nous devons réaffirmer une culture de projet. Dire et faire. Nous ne pouvons pas défendre l’inertie qui met nos villes en danger. Je crois que nos villes doivent dire des choses au monde. L’architecture est une contribution de chaque époque pour trouver des réponses à ses enjeux. Pour cela, ne renonçons pas aux infrastructures. À Montpellier, nous avons développé les réseaux de chaleur urbain avec une production multipliée par trois, nous créons le plus grand centre-ville piéton d’Europe pour que chaque enfant, chaque personne âgée, chaque personne puisse trouver sa place dans l’espace public… Nos villes sont des espaces de liens, de rencontre et d’altérité contre les pulsions de repli sur soi.

 

Vous aviez beaucoup fait parler avec les « Folies », pourquoi cette opération et où en sont les projets ? 

Il faut défendre l’architecture. L’architecture, c’est ce que l’on donne à voir au monde. L’Europe a une grande tradition de l’architecture et nos villes doivent rester ouvertes aux idées nouvelles. Au 17e et 18e siècles, des folies architecturales sont venus marquer le paysage de Montpellier : château de la Piscine, Domaine d'Alco, Mas Nouguier… Au 21e, nous devons offrir un souffle nouveau. Les Folies sont aujourd’hui en cours de commercialisation et les permis de construire sont en cours de signature. Je suis très confiant et on continue à lancer des concours.

Le rôle des villes est d’accueillir l’humanité et d’inspirer le monde. Elles ont une fonction émancipatrice… quelque part pour recréer la discussion de « l’honnête homme » de la Renaissance. À Montpellier, je dois dire que nous avons une forme d’hospitalité pour les idées nouvelles. 

 

Vous avez une formation d’histoire-géographie, en quoi cela impacte-t-il votre vision de l’aménagement et plus largement de la politique publique ? 

La géographie, c’est la lecture de l’espace ce qui fait de moi un convaincu des espaces publics généreux qui renvoient aussi à la culture européenne et méditerranéenne. L’histoire, c’est une lecture du temps qui me permet de mieux en saisir la profondeur. On écrit la modernité dans la profondeur de l’histoire.

 

Y’a-t-il des villes ou des projets qui vous inspirent particulièrement ?

Plein ! Chaque ville a sa personnalité. J’aime les villes à très forte personnalité. Les villes de Paris et de Barcelone ont eu beaucoup de courage par exemple dans la transformation des mobilités et des espaces publics. La ville de Tallinn (Estonie) m’inspire énormément pour la place qu’elle donne à son patrimoine. Les villes hollandaises sont impressionnantes pour leur sobriété foncière… J’aime voyager et rencontrer des homologues. Au MIPIM par exemple !

 

Quelles sont vos attentes pour le prochain MIPIM ? 

Déjà, on fait le choix d’y être ! C’est un moment de visibilité crucial auprès des grands acteurs économiques et institutionnels. C’est l’occasion de nouer des contacts avec des architectes et des investisseurs qui ressentent nos exigences pour la fabrique de la ville. J’y passe personnellement plusieurs jours avec les équipes pour dire que Montpellier ne manque ni d’espace ni de projet. Nous revendiquons une vision et un volontarisme. Celles et ceux qui veulent accompagner ces valeurs, la création architecturale, l’innovation… sont les bienvenus.

 

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